
Tombe de Edmond Goupil

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Edmond Goupil (1838 - 1920)
Né le 6 avril 1838 à Mayenne, Edmond Goupil s’installe à Paris en 1860 pour achever sa thèse de médecine et ouvre un cabinet médical où il prodigue des soins gratuits aux plus pauvres.
Il fréquente les cabarets et cafés concerts, écrit des poèmes et chansonnettes que bon nombre de compositeurs mettent en musique. Il rencontre sa femme, Estelle, jeune chanteuse et artiste dramatique avec laquelle il aura 3 filles.

Edmond Goupil par Ernest Appert (av. 1870)
Musée Carnavalet
Homme engagé, libre penseur, membre de l’internationale, Edmond Goupil est partisan de la Commune et écrit en novembre 1870 :
« Pourquoi la commune ne se constitue-t-elle pas ? Tout pouvoir vient d’en bas, la souveraineté se délègue par le pouvoir du peuple. ». Il est élu en février 1871 à la Chambre Fédérale des sociétés ouvrières.
Le 26 mars, élu au conseil de la commune du 6ème arrondissement, il est chargé de la commission de l’enseignement. Il en démissionne en avril, car partisan de la Commune en tant qu’organisme de gestion municipale, il argue que le Comité Central l’a poussé à « des mesures générales et excessives ». Il sera néanmoins condamné à 5 ans de prison et libéré en 1874 en obtenant une remise de peine.
Profondément humaniste, il se rend compte que les artistes qu’il fréquente sont sans protection sociale et participe à la création d’une mutuelle : « l’association des artistes lyriques ».
Après la commune, avec Victor Hugo il crée « la ligue de l’intérêt public » société protectrice des citoyens contre les abus. Cette association préfigure « la ligue des droits de l’homme ». En 1908 en tant que président d’honneur il lance une pétition contre la peine de mort.
Edmond Goupil préside en 1914 « La ligue pour la protection de l’enfance », qui s’appelle aujourd’hui L’ASE, l’aide sociale à l’enfance.
Il écrit dans de nombreuses revues médicales et s’intéresse à l’hygiène, en imaginant un dispositif pour la purification et l’assainissement de l’air, il crée également l’uroscopie, technique fondant les diagnostics sur des examens d’urine. Soucieux des problèmes de logement il expérimente en 1892 un modèle économique de maisons destinées aux ouvriers.
Précurseur, il invente le kiosque signal de circulation, ancêtre des feux tricolores. Un agent de police dans une cabine tourne un volant pour faire pivoter le mot Halte ou Passez. Testé en 1912 « au carrefour des écrasés », (intersection du boulevard Montmartre et Poissonnière), surnommé le « Goupillon » par les parisiens, ce système fut vite retiré car il provoquait l’attroupement de nombreux curieux et les signaux n'étaient pas respectés.
Suite à l’amnistie de 1880, Edmond Goupil s’engage dans le soutien aux communards de retour d’exil.
Il est à l’origine du monument élevé à son ami Eugène Pottier au Père-Lachaise et du monument dédié aux communards, ici, au cimetière Montparnasse.
Il crée l’association « solidarité des proscrits de 1871 », au départ destiné à l’entraide entre anciens communards, cette association se dédie à la mémoire de la Commune et devient « l’Association fraternelle des anciens combattants et amis de la Commune ». Il en sera le président jusqu’en 1918.
Aujourd’hui cette association se nomme « Les amies et amis de la commune de Paris 1871 ».
Pour information : les deux personnes dans la même tombe sont Roger GUESSARIAN, son petit fils et Pierre ADAM, le mari de sa petite fille.
