Agar (1832 - 1891)


Issue d’un milieu très modeste originaire du Dauphiné, Marie-Léonide Charvin (dite Agar) est née à Sedan (Ardennes), le 18 septembre 1832. Son père devenu veuf en 1848 se remarie.
Pour échapper à sa belle-mère elle épouse le premier venu. Ce dernier se comportant très mal, elle décide de monter à Paris en 1853 se libérant ainsi de la tutelle d’un mari indigne.

Florence Agar, Atelier Nadar

Florence Agar, Atelier Nadar

Ayant reçu une éducation musicale, elle donne des leçons de piano, elle chante pour gagner sa vie dans des beuglants, des cafés concerts avec une interprétation déjà théâtrale.
Sa rencontre avec un professeur d’art dramatique Achille Ricourt dont elle suit l’enseignement la propulsera vers les plus grands théâtres dont la comédie française et vers les plus grands rôles comme Phèdre, Andromaque… Elle fut avec Rachel et Sarah Bernhardt l'une des plus célèbres tragédiennes de la fin du XIXe siècle.
AGAR est née !

Durant la Commune, démarrée en mars 1871, Agar  se produit en faveur de cette cause le 30 avril pour une matinée au théâtre du Vaudeville, le 14 mai aux Tuileries puis le 21 mai pour un concert au profit des blessés et des veuves et orphelins des gardes nationaux tués, alors que les troupes versaillaises entrent dans Paris.

Le 6 mai 1871, le gouvernement de la Commune organisa un concert aux Tuileries, au profit des veuves et des orphelins des Fédérés et sollicita de la Comédie Française une artiste pour chanter la Marseillaise. On fit de cette soirée un crime à la pauvre artiste qui, pour toute défense, se contentait de répondre invariablement : « Je suis partout où je puis être en aide aux malheureux. » Il n'en fallut pas plus pour que la situation de Mme Agar devînt impossible à la Comédie-Française qu'elle quitta en 1872 pour entreprendre de longues et pénibles tournées en province.

Mise à l’index poursuivie par les journaux réactionnaires elle sera obligée de quitter la Comédie française, s’exilera en suisse, reviendra quelques années après jouer à Paris. Elle se remariera avec un conservateur des antiquités africaines à Alger. Elle finira sa vie dans la capitale algérienne frappée par une paralysie,  elle meurt à l’hôpital Mustapha près d’Alger, en 1891. Son corps est ramené à Paris.

 Sur sa tombe est placée une reproduction du très beau buste de la tragédienne par le statuaire Henry Cros.

(Une rue porte son nom dans le 16eme arrondissement)

Pour en savoir plus.

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