Joseph Louis Delbrouck (1819 - 1871)


Joseph Louis Delbrouck, dit Louis Delbrouck, est un architecte français et militant socialiste. Il participe à la Révolution de 1848 et à la Commune de Paris. Il est membre de la section du XIIIe arrondissement de l’Association internationale des travailleurs, membre de la commission fédérale des artistes pendant la Commune, capitaine dans la Légion du génie auxiliaire.

Joseph Louis Delbrouck

Joseph Louis Delbrouck

Après la révolution de Février 1848, il figure sur la liste des candidats proposés par le journal de Victor Considerant La Démocratie pacifique pour les élections des 23-24 avril 1848. Il appartient également au club Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, ce qui lui valut plusieurs inculpations.  En 1849, il est, en tant que représentant de l’association des maçons, l’un des cinq signataires de la déclaration de principes d’une Association fraternelle des démocrates socialistes des deux sexes, pour l’affranchissement politique et social des femmes.

Le 23 août 1849, lors de la première réunion des délégués de 83 associations ouvrières en vue de créer une Union des associations fraternelles, il est nommé membre de la commission provisoire de cinq membres. Définitivement créée le 5 octobre suivant, L’Union se fixait notamment pour but de pratiquer la mutualité du travail au moyen du prêt sans intérêt et de l’échange réciproque des produits, l’assistance pour les enfants, les vieillards et les malades. En mai 1850, ses administrateurs sont arrêtés et comparaissent en cour d’assises le 13 novembre. Delbrouck, qui présentait la défense commune, est condamné à quinze mois de prison. Il avait lu à la barre un mémoire dénonçant le mouvement irrésistible de concentration capitaliste qui aboutissait à une mainmise progressive sur tous les moyens de production, et l’iniquité flagrante de la législation qui s’opposait à ce que les ouvriers unissent leurs efforts dans une société se référant sans cesse aux principes de 1789.

En 1863, il est  l’un des fondateurs de la Société du crédit au travail, qui se proposait d’être en même temps une caisse d’épargne pour le travailleur, une société de crédit mutuel entre ses membres et une banque de crédit et d’escompte pour les sociétés coopératives. L’année suivante, en juin, de concert avec 27 citoyens, il fait paraître une brochure intitulée Association générale d’approvisionnement et de consommation. Exposé des motifs, qui préconisait la suppression des intermédiaires.

Après la déclaration de guerre en juillet 1870, Delbrouck est incorporé dans le corps auxiliaire du Génie et chargé des travaux extérieurs de la défense de Paris. Il est Capitaine dans la Légion du Génie auxiliaire.

Nommé chevalier de la Légion d’honneur le 16 janvier 1871, il refuse cette distinction « contraire à ses principes républicains » et parce qu’elle lui avait été attribuée par Trochu, qui, « depuis quatre mois n’a rien fait d’efficace pour débloquer Paris ». Il refuse également le commandement en chef du Génie auxiliaire.
Membre de la section du XIIIe arr. de l’Internationale, il lance le 12 mars un appel pour l’adhésion du corps auxiliaire du génie du Comité central de la Garde nationale.
Membre de la commission fédérale des Artistes durant la Commune, il tente aussi, seul et à deux reprises, une médiation entre Versailles et l’Hôtel de Ville, réussissant à passer les lignes, puis à rentrer dans Paris.

Surpris sur les remparts de Passy le 21 mai, il est arrêté et emprisonné à Versailles. Son jugement se termine par un non-lieu, mais, très malade, il meurt le 16 juillet 1871 à Versailles chez un ami.

 

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