
Tombe de Jules Dalou
Jules Dalou (1838 - 1902)
Jules Dalou fut un: sculpteur et un communard
Sa seule oeuvre au cimetière du Montparnasse se trouve sur la tombe de Charles Robert. Ici, la tombe est d'une grande simplicité.
Jules Dalou est né en 1838 à Paris, il devient l’élève du sculpteur Jean-Baptiste Carpeaux qui lui transmet le souci de vérité et de naturel qui s’oppose alors à l’art académique. Intègre et fier, Jules Dalou ne fera jamais de concessions dans son art, même s’il a su s’adapter à des commandes privées et publiques.
Pendant la guerre franco-prussienne et sous la Commune, il est officier au 83ème bataillon fédéré.

Jules Dalou dans son atelier, 1899

Jules Dalou, Monument funèbre de Victor Noir
Wikimedia (Dobros)

Jules Dalou, Monument funèbre d'Auguste Blanqui au Père-Lachaise
Wikimedia (Jean-Pierre Beaudouin)
De ses origines modestes, Dalou garde toute sa vie un fervent sentiment républicain. Il se considère comme un ouvrier, un enfant du peuple de Paris dont il défend farouchement les valeurs.
En 1871 Dalou prend parti pour les Communards et devient membre de la Fédération des artistes créée par Gustave Courbet.
Avec la chute de la Commune en mai 1871 et la répression très dure qui s’abat sur les Communards, la situation de Dalou est compromise. En juillet 1871, le sculpteur choisit alors l’exil et part pour Londres, avec sa femme et sa fille Georgette âgée de quatre ans.
Dalou dessine alors pour les journaux illustrés et réalise des terres cuites qui font sa réputation en Angleterre. Son influence est déterminante auprès des sculpteurs britanniques de la New Sculpture.
Le 3ème conseil de guerre du 1er mai 1874 condamne Dalou aux travaux forcés à perpétuité, par contumace.
Ayant refusé de demander grâce, il obtint une remise de peine en mai 1879. Dalou et sa famille rentrent alors d’exil.
Il concourt alors pour un projet, une statue monumentale sur la place de la République. L’envoi de Dalou, ancien communard, ne correspond pas aux critères requis. Il en sculptera pourtant les bas-reliefs consacrés aux événements révolutionnaires de 1789 à 1880.
Cependant son groupe « Le Triomphe de la République » remarqué par le public, est commandé par la municipalité pour être érigé sur la place de la Nation. Dalou consacra 20 ans à la réalisation de sa « République en marche » qui fut inaugurée lors d’une cérémonie en 1899 par le président Sadi Carnot.
Dalou meurt en 1902, sans avoir eu le temps de mener à bien son dernier grand projet, un Monument aux Travailleurs (ou Monument aux Ouvriers) devant mesurer 32 mètres de haut.
Il fut enterré très modestement, suivant sa volonté. Il avait légué tout ce qu’il possédait à l’Orphelinat des Arts, à Courbevoie, pour qu’on prît soin de sa fille, handicapée, qui mourut en 1915.
