Les écrivains et la Commune


A la différence des artistes plasticiens, pratiquement tous les écrivains prennent ouvertement parti contre la Commune et certains avec une rage, une haine d’une violence stupéfiante !

Seuls Jules Vallès, lui-même communard, ainsi que Rimbaud et Verlaine soutiennent la Commune. Victor Hugo pour sa part se montre critique envers la Commune mais défend les communards en toutes circonstances.

Théophile Gautier, Maxime Du Camp, Edmond de Goncourt, Leconte de Lisle, Ernest Feydeau se retrouvent aux côtés de Gustave Flaubert, George Sand et Émile Zola pour dénoncer dans la Commune un « gouvernement du crime et de la démence » (Anatole France), responsable d’avoir plongé Paris dans un état pathologique, exploité par un groupe d’ambitieux, de fous et d’exaltés.

  • Charles-Marie Leconte de Lisle à José-Maria de Heredia : « La Commune ? Ce fut la ligue de tous les déclassés, de tous les incapables, de tous les envieux, de tous les assassins, de tous les voleurs, mauvais poètes, mauvais peintres, journalistes manqués, tenanciers de bas étage. »
  • George Sand à Gustave Flaubert : « Cette Commune est une crise de vomissements, les saturnales de la folie. »
  • Les communards selon Alphonse Daudet : « Des têtes de pions, collets crasseux, cheveux luisants, les toqués, les éleveurs d'escargots, les sauveurs du peuple, les déclassés, les tristes, les traînards, les incapables ; Pourquoi les ouvriers se sont-ils mêlés de politique ?  »
  • Les communardes selon Dumas fils : « Nous ne dirons rien de leurs femelles par respect pour les femmes, à qui elles ressemblent quand elles sont mortes. »
  • Émile Littré : « J'abhorre la guerre que le prolétariat parisien vient de susciter. Il s'est rendu cruellement coupable à l'égard de la patrie, ivre qu'il était de doctrines farouches : le devoir étroit des gouvernements est de réprimer fermement le socialisme dans ses écarts anarchiques. »

Oscillant entre l'outrance verbale et le schématisme le plus grossier, ne reculant devant aucun manichéisme et développant à l'extrême la caricature, la littérature anti communarde laisse suinter, à toutes les lignes, la haine de ces écrivains à l'égard de la classe ouvrière.

Pour en savoir plus, voir : Paul LIDSKY, « Les écrivains contre  la Commune », Edition La Découverte, réédité en 2010

Paul Lidsky y analyse les convictions politiques et littéraires de ces écrivains anti communards et montre comment ils raisonnaient, pensaient, et avec quels préjugés de classe.

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