Présentation de la Commune
Il existe un trou noir dans l’histoire de France. On y a caché le plus grand massacre de civils en Europe depuis la Saint Barthelemy : entre 20 000 et 30 000 communards ont été assassinés par l’armée française. Depuis 1871 on cherche à faire disparaître le crime sous les mensonges et la dénégation.
Après 4 mois et demi de siège, quand le gouvernement capitule devant l’armée prussienne, le peuple de Paris se révolte et décide de se gouverner lui-même. La Commune de Paris, débutée le 18 mars 1871, va durer 72 jours.
Elle sera un exemple rare de démocratie directe, dans laquelle les élus considérés comme de simples mandataires reçoivent un mandat impératif et sont responsables et révocables devant le peuple à chaque instant.
Première révolution ouvrière au monde, elle abolit l’armée au profit du peuple en arme, instaure la séparation de l’Eglise et de l’Etat 34 ans avant la loi de 1905, crée l’école laïque, obligatoire et gratuite pour les garçons et les filles, met les ateliers abandonnés en autogestion, crée un salaire minimum et un salaire maximum, instaure l’égalité de salaire hommes-femmes chez les instituteurs-trices, accorde les mêmes droits aux concubines et aux enfants adultérins. Bref, toutes les bases du socialisme sont posées en 55 jours de gouvernement.
Cette «audace» sera chèrement payée, le gouvernement français, aidé par l’armée d’occupation allemande, va commettre un véritable génocide de classe : 100 000 ouvriers seront manquants à Paris à l’issue de la Commune ; 30 000 morts, 43 522 prisonniers, 10 000 exilés et 4 500 déportés.
Malgré la chape de plomb en France, la résonance de la Commune sera immense dans tous les mouvements progressistes du monde entier. Aujourd’hui encore 1,4 milliard de chinois ont appris l’histoire de la Commune de Paris à l’école primaire. Ce n’est pas le cas des écoliers français.