Le Mur des Fédérés


Le samedi 27 mai 1871, les troupes versaillaises parviennent à investir le cimetière du Père-Lachaise, les communards résistent au point que les combats se sont parfois terminés au corps à corps et à l’arme blanche, entre les tombes, non loin des sépultures de Nodier, Balzac et Souvestre.

Cent quarante-sept communards faits prisonniers sont fusillés contre le mur Est de l’enceinte du cimetière. Dans les heures et les jours qui suivent, les corps de milliers d’autres fédérés sont ensevelis à leurs côtés, dans les fosses communes utilisées à l'époque.

En leur mémoire, une section de cette muraille est appelée dès 1871 le «Mur des Fédérés», une commémoration annuelle s’y déroule, à l’initiative d’anciens communards et de leurs proches, bientôt relayés par les organisations militantes de gauche et d'extrême gauche, politiques et syndicales.

De nos jours, le samedi le plus proche du 28 mai – qui en 1871 marqua la fin de la "Semaine sanglante" » et l’écrasement de la Commune –, est la date d’une annuelle «montée au Mur» à l'appel de l'association des Amies et Amis de la Commune de Paris 1871.

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lya Repine, La montée au Mur, 1883

Un mur qui voudrait en cacher un autre

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Monument aux victimes des Révolutions, photo LPLT, Wikimedia

Il existe un autre « mur », il s’agit d’un monument situé dans le square Samuel-de-Champlain, en lisière du cimetière, avenue Gambetta à Paris, dans le XXe ! Il est l’œuvre de Paul Moreau-Vauthier fils du Communard Augustin Moreau-Vauthier, intitulée «Aux victimes des révolutions». Comportant aussi cette citation de Victor Hugo « Ce que nous demandons à l’avenir, ce que nous voulons de lui, c’est la justice, pas la vengeance », il entretient l'ambiguité  de réconcilier tous les morts de la Commune, victimes de l’un et de l’autre camp mais aussi la confusion des lieux surtout auprès des touristes étrangers.

Des pierres du mur d'origine auraient été utilisées pour bâtir ce monument portant les traces des fusillades... On y voit des impacts de balles.

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