Columbarium et crématorium
Le crématorium-columbarium du Père-Lachaise est un ensemble architectural composé du premier crématorium de France, et d'un columbarium.
L'édifice du XIXème siècle construit par l'architecte Jean Camille Formigé est situé à l'intérieur du cimetière du Père-Lachaise. Il est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1995.
Le 21 mai 1804, le cimetière alors situé sur le territoire de l'ancienne commune de Charonne est officiellement ouvert. Puis, en 1859, la commune de Charonne est intégrée à la ville de Paris pour former une partie du 20e arrondissement.
En 1883, le Conseil municipal de Paris demande à l'architecte Jean Camille Formigé d'édifier un crématorium. La construction de l'édifice s'étalera de 1887 à 1908. D'abord limité, par l'ordonnance du 28 juillet 1885, à l'incinération des déchets provenant des hôpitaux, le bâtiment est ensuite dédié à la crémation des corps permise par la loi du 15 novembre 1887. La première crémation en France a donc eu lieu le 30 janvier 1889 au crématorium du Père-Lachaise
Les cendres d'un certain nombre de communards ont été relevées, conséquence des fins de concession, nous avons néanmoins tenu à les faire figurer dans ce recueil et ainsi en conserver la mémoire.
Paul Émile Bouchet, "Brutus" (1840 - 1915)
Columbarium (N-SO) case 6136
Avocat. Très lié à Gaston Crémieux (fusillé à Marseille le 30 novembre 1871), il soutient la Commune de Marseille, Il est condamné à 3 mois de prison, puis acquitté, mais radié du barreau. Élu député, il siège à l’extrême gauche.
Henri Brissac (1826 - 1906)
Columbarium (S-NE) case 2184
Ecrivain et journaliste. Pendant la Commune, il est secrétaire de la Commission exécutive, puis, le 1er mai il devient secrétaire du Comité de salut public. Il est condamné aux travaux forcés en Nouvelle-Calédonie, il rentre à Paris en 1879 et devient libraire.
Emmanuel-Jean-Jules Chauvière (1850 - 1910)
Columbarium case 2655 (cendres relevées)
Comptable. Il est plusieurs fois condamné sous le Second Empire. Pendant le premier siège, incorporé dans le 82e bataillon, il est franc-tireur. Il combat sous les ordres du général Duval au plateau de Chatillon. Il est arrêté le 4 avril et condamné à 5 ans de prison. Élu conseiller municipal en 1888 et député en 1893.
Louis Simon Dereure (1838 - 1900)
Columbarium case 1262 (cendres relevées)
Ouvrier cordonnier, membre de la 1ère internationale. Maire-adjoint du XVIIIe arrondissement pendant le siège. Elu de son arrondissement pendant la Commune, il participe aux commissions des subsistances,de la justice, est commissaire civil auprès de Drombrowski. Il vote avec la majorité pour le Comité de salut public. Il combat sur les barricades. Condamné à mort par contumace, il s'exile en Suisse puis à New-York.
Jean-Baptiste Dumay (1841 - 1926)
Columbarium (NE-N) Case 5562
Mécanicien-tourneur au Creusot chez Schneider. Membre de la 1ère internationale. Nommé Maire-adjoint de sa commune, il est battu aux élections législatives du 8 février 1871. Il soutient la Commune de Paris et le 26 mars proclame la Commune du Creusot, réprimée dès le lendemain. Condamné aux travaux forcés à perpétuité, il se réfugie en Suisse. Élu député de Belleville (1889-1893), ensuite il devient régisseur de la bourse du travail de Paris.
Maurice Lachatre (1814 - 1900)
Columbarium case 1160 (cendres relevées)
Lachastre (Baron de) Claude, Maurice, ou LACHATRE Maurice, éditeur anticlérical édite des livres libertaires. Il est ami de Proudhon. Condamné à Draguignan pour ouverture d’une école sans autorisation. Il fonde une banque en 1839. Joue un rôle actif de délégué au comité électoral démocratique à Paris en 1848. Son château d’Arbana acheté en 1846 en Gironde sert de « communauté modèle » : s’y trouvent une banque, une caisse mutuelle, deux écoles, un dispensaire. Collabore au journal « Combat » de Félix Pyat pendant le siège de 1870-71 puis au « Vengeur ». Vers la fin de sa vie La Châtre se rapproche des anarchistes, lance vers 1894, son Dictionnaire-journal, «œuvre de propagande démocratique et sociale» en bonne partie posthume. Fut le premier éditeur français du Capital de Karl Marx.
Hippolyte Prosper-Olivier Lissagaray (1838 - 1901)
Columbarium case 1385 (cendres relevées)
Animateur littéraire, journaliste républicain socialiste et conférencier. Connu et réputé pour son « Histoire de la Commune de 1871 » à laquelle il a participé. Il s’installe à Paris en 1860, s’engage contre l’Empire en 1868. Crée le journal « L’Avenir » à Auch. En 1870 il crée avec Rochefort le journal « La Marseillaise ». En 1871, il participe au 18 mars en tant que « simple du rang ». Il crée « L’Action » et y dénonce l’inexistence de jeunes chefs militaires, y réclame le programme de la Commune, souhaite que les intérêts des paysans rejoignent ceux des ouvriers et que l’éducation soit étendue aux campagnes. Ses derniers écrits dans le « Journal du Peuple » : « Au feu maintenant ! Il ne s’agit plus de crier Vive la république, mais de la vivre ! »
Jules Martelet (1843 - 1916)
Né dans la Marne en 1843, peintre sur verre, il adhère à l’AIT quand il arrive à Paris. Avec Sapia et Rigault on le retrouve à la tête du journal « La Résistance », organe démocratique du XIVe. S’étant battu dans la Garde nationale sous le siège de Paris, il s’empare de la mairie de cet arrondissement le 18 mars, et l’administrera durant la Commune dont il est un élu dès le 26 mars. Après les derniers combats, il s’échappe et se réfugie en Suisse puis en Belgique. Rentré en 1880, fidèle à ses idéaux il devient membre du PSOR et s’attache à reconstruire le socialisme dans le XIVe. Il meurt à l’hospice en 1916 et est incinéré au Père Lachaise.
Paule Mink (1839 - 1901)
Columbarium case 1029 (cendres relevées)
Paulina MEKARSKA (MEKARSKI) née à Clermont-Ferrand, milite avec André LEO et crée la « Société fraternelle de l’ouvrière », organisation militante féministe. En 1871, propagandiste énergique, elle anime des clubs révolutionnaires aussi bien à Paris qu'en province , ouvre une école gratuite à l’église Saint-Pierre de Montmartre, anime le « Club Saint-Sulpice ». Elle fait aussi partie du Comité de Vigilance de Montmartre avec Louise Michel.
Eugène Jean-Baptiste Vigey (1845 -1928)
Né en 1845 en Côte-d’or, fourrier à l’Hôtel de Ville sous la Commune, combattant sur les barricades pendant la Semaine sanglante, il fut le porte-drapeau des "Anciens combattants de la Commune". Ce grand ami de Camelinat meurt à Paris en 1928.