Les tombes devant le mur des Fédérés
Paul Brousse (1844 - 1912)
Médecin. Il participe à la Commune. Il se réfugie à Barcelone, ensuite en Suisse. Il devient membre de la Première Internationale, actif dans la Fédération jurassienne, puis il remet en question l'abstentionnisme politique et l'isolement des anarchistes par rapport au reste du mouvement socialiste et ouvrier. Il se rallie alors aux socialistes possibilistes (réformistes). Il est l'auteur du chant "Le Drapeau Rouge".
Edme Charles Chabert (1818 - 1890)
Ouvrier graveur. Membre de la Première internationale. Il participe à la révolution de 1848 (mouvements de février et de juin). Il est membre du Comité central des vingt arrondissements. Emprisonné, puis relâché après 5 mois d'emprisonnement. Conseiller municipal du 19e.
Jean-Baptiste Clément (1836 - 1903)
Poète, journaliste et chansonnier. Il édite sa première chanson à 23 ans. Durant la Commune élu par le XIIIe arrondissement au Conseil de la Commune, il participe à la commission des services publics et des subsistances, il est délégué à la fabrication des munitions. Il collabore au "Cri du peuple" de Jules Vallès. Il combat pendant la semaine sanglante. Condamné à mort, il s'exile. Créateur de la chanson "Le temps des cerises" dédiée en 1882 à l'ambulancière Louise.
Pascal Fabérot (1843 - 1803)
Ouvrier chapelier. Pendant la Commune, il participe à la prise de la caserne Lobau et de l'Hôtel de ville. Député socialiste de la Seine de 1893 à 1898.
Paul Emile Lafargue (1842 - 1911)
Journaliste, économiste, essayiste, écrivain, homme politique socialiste. Fait la connaissance de Proudhon après ses études de médecine. Présente « L’état du mouvement socialiste français » au conseil de l’AIT en 1865 à Londres. Il rencontre Engels et Marx, dont il épouse la seconde fille Laura. Durant la Commune de Paris, il est envoyé à Bordeaux pour y organiser un soutien au mouvement parisien. Incarcéré à la prison de Sainte Pélagie. En 1883, il y rédige le "Droit à la paresse". En 1911 s’étant fixé une limite d’âge de 70 ans, il se suicide avec son épouse à Draveil.
Gustave Lefrançais (1826 - 1901)
Il adhère à l’Association des instituteurs et institutrices socialistes, condamné à 3 mois de prison. Interdit d’enseignement, il séjourne à Londres, s’opposant au coup d’état de Napoléon III. La République proclamée le 4 septembre 1870, le IVe arrondissement de Paris l’envoie au Comité central des vingt arrondissements qui s’oppose au gouvernement de Défense nationale. Elu au conseil de la Commune, il est membre de la commission exécutive puis de celle du travail et des finances. Il combat sur les barricades. Condamné à mort par contumace par le conseil de guerre. Après la Semaine sanglante, réfugié à Genève, il collabore à différents journaux anarchistes. Publie l’ « Etude sur le mouvement communaliste de Paris ». Eugène Pottier lui dédie son poème « L’Internationale » mis en musique en 1888.
Benoît Malon (1841 - 1893)
Teinturier, autodidacte. Membre de la 1ère internationale. Il organise et participe à de nombreuses luttes au cours du Second Empire. Après le 4 septembre, il siège au Comité central des vingt arrondissements et devient maire-adjoint du XVIIème arrondissement. Il est élu à l'Assemblée nationale le 8 février 1871, vote contre les préliminaires de paix et démissionne. Lors de la Commune, élu par le XVIIème arrondissement, il est membre de la commission du travail et des échanges. Il vote contre le comité de salut public. Pendant la semaine sanglante, il combat aux Batignolles, s'exile en Suisse, rentre en France après l'amnistie. Auteur de la "Troisième défaite du prolétariat français".
Henri Mortier (1843 - 1894)
Ouvrier tourneur sur bois. Blanquiste et membre de l'Association internationale des travailleurs. Pendant le siège de Paris , il est capitaine du 191e bataillon de la Garde nationale. Le 26 mars il est élu au Conseil de la Commune de Paris par le XIe arrondissement, il siège à la commission des Services publics puis à la commission de Sûreté générale. Après la Semaine sanglante il est condamné à mort par contumace par le Conseil de guerre, il se réfugie à Londres où il continue de militer dans les rangs blanquistes.
Ernest Louis Pichio (1840 - 1893)
Né à Paris en 1840, c’est un artiste peintre qui expose dans de nombreux salons avant 1870. D’obédience communarde, il fait partie de la Fédération des artistes élue en avril 1871 et se bat sur les barricades. Exilé à Genève, il réalisera différents tableaux en l’honneur de la Commune (Le Triomphe de l’ordre, La Veuve du fusillé..). Il meurt à Paris en 1893.
Onésime Prudent-Dervilliers (1849 - 1896)
Né dans l’Aisne en 1849, maître tailleur opposé à l’Empire, combat les Prussiens dans l’Armée du Nord. Il rejoint la Commune, officier dans la Garde nationale, participe à la défense du fort de Vanves, puis est blessé sur une barricade. Syndicaliste, collaborateur de plusieurs journaux, il meurt à Paris en 1896 alors qu’il est député de la Seine (XIXe arrondissement) sous l’étiquette du Parti Ouvrier Socialiste Révolutionnaire.
Valéry Wroblewski (1841 - 1908)
Né en Pologne en 1841, il est en exil à Paris en 1870 pour avoir participé à l’insurrection polonaise de 1863. Entré dans la garde nationale, il soutiendra la Commune dont il devient l’un des généraux en avril 1871. Il défend héroïquement les fortifications sur la rive gauche puis la Butte aux Cailles pendant la Semaine sanglante. Condamné à mort en 1872, exilé à Londres où il est membre du Conseil de l’AIT, il rentre en France en 1885 et y meurt en 1908.